Bureaux du Hürriyet – photo de l’OBS Monde
Les bureaux du quotidien Hürriyet a été dévasté deux fois en deux jours la semaine passée – semaine du 7 au 13 septembre 2015 – par des sympathisants du gouvernement qui lui reprochent sa ligne éditoriale, ce qui est nouveau dans ce pays.
Mine Kirikkanat, éditorialiste – journaliste la plus courageuse de Turquie – au quotidien d’opposition Cumhuriyet :
C’est la première fois qu’on s’attaque à un journal, qui n’est pas un journal d’opposition, mais qui n’est pas non plus la tribune de l’AKP depuis un demi-siècle et ces attaques sont un pas qui a été franchi dans la liberté de la presse. Mine Kirikkanat en veut beaucoup aux pseudos-intellectuels qui croyaient qu’en 2002, on pouvait se faire une certaine idée de la démocratie lorsque Erdogan est arrivé au pouvoir.
Pour Mine Kirikkanat, il n’y a plus aucune liberté de la presse.
Ahmet Insel, économiste-politologue qui écrit aussi dans le quotidien d’opposition Cumhuriyet :
Il est vrai qu’il y a de fortes pressions sur les divers journaux et Ahmet ne dément pas les propos de sa consœur. Pour lui, ce n’est pas encore une dictature totalitaire, mais c’est une démocratie très aléatoire. Le coup de bâton peut tomber sur n’importe quel journaliste qui n’est pas au diapason avec Erdogan.
Est-on proche d’une guerre civile ?
Pas encore. Mais les affrontements entre police et populations kurdes, ainsi que les manipulations des groupes de nationalistes et d’extrême-droite de la part de l’AKP font désormais partie du paysage, au grand bonheur de l’AKP. Erdogan mobilise son électorat afin d’accéder à la majorité au gouvernement afin de changer la Constitution, car Erdogan rêve d’un pays hyper-présidentiel. En gros, Erdogan est obnubilé par le pouvoir et de fait, devient la première source d’instabilité en Turquie.
Mais écoutons plutôt ce fichier audio d’une quinzaine de minutes.
La Turquie en proie à toujours plus de violence et de tension
Le conflit entre le gouvernement d’Ankara et le Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK, s’étend et s’aggrave. Des civils en font désormais les frais et on craint que le pays ne tombe dans une guerre civile.
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Article à retrouver sous l’onglet « AZAVIDEOS-KLUB« , « POLITIQUE » et « MOYEN-ORIENT«
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